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Historique du pacemaker

 

Beaucoup de gens se défient de la stimulation cardiaque car ils pensent que c'est une technique de soin encore récente et donc peu sûre. Pourtant, ce procédé ne date pas d'hier.

 

C’est au XVIIIème siècle qu’apparaissent les premières études sur un traitement possible par l’électricité : un scientifique italien du nom de Luigi Galvani étudie les effets de la stimulation électrique sur un nerf de muscle de grenouille. Equipé d’une bouteille de Leyde (un générateur alternatif), il observe ainsi que lorsqu’une tension électrique est envoyée par un générateur au nerf du muscle, celui-ci se contracte. Puis, il s’aperçoit que s’il place la bouteille de Leyde en marche loin du nerf, mais qu’il pose sur celui-ci un objet métallique, le muscle se contracte quand même lorsque la bouteille envoie une décharge.

Luigi Galvani ne sera pas capable d’expliquer le phénomène. Celui-ci ne fut expliqué qu’à la fin du XXème siècle : le métal qui est un conducteur constitue une antenne pour le rayonnement électromagnétique émis lors de l'étincelle.

Puis, Luigi Galvani tente la même expérience avec succès sur un cœur humain en 1791. Après vingt ans de travaux, il écrira De viribus electricitatis in motu musculari commentarius (Commentaire sur les forces électriques dans le mouvement musculaire), dans lequel il résume ses recherches.

Ainsi, l’idée de la stimulation électrique d’une partie du corps défaillante est lancée et Luigi Galvani a posé deux points importants du pacemaker moderne : la stimulation grâce au courant électrique ainsi que la possibilité de ne pas mettre le cœur en contact avec le générateur (ce qui permet de ne pas abîmer l’organe vital car la puissance du courant électrique diminue lorsque l’on place le morceau métallique à distance).

 

Au XIXème siècle, c’est Duchenne de Boulogne, un savant français, qui pour la première fois, applique cette méthode au cœur : il tente de ranimer un homme qui s’était  noyé en lui envoyant des impulsions électriques à l’aide d’un générateur. Toutefois, il échoue à le ranimer. Il passera toute sa vie à étudier en Normandie le corps humain et notamment à établir une carte précise des muscles grâce à une application du courant alternatif sur les différentes parties du corps humain. Une de ses expériences les plus connues est la tentative de reproduction d’un sourire par stimulation des muscles de la bouche (il découvrit d’ailleurs que celui-ci était provoqué par l’action de deux muscles).

 

Ensuite, l’idée de la stimulation, du fait du danger qu’elle présente pour le patient, ne réussit pas à percer même s’il reste des textes attestant de l’utilisation de ce type de traitement pendant la première Guerre Mondiale. Finalement, en 1931, c’est un cardiologue américain du nom d’Albert Hyman qui crée avec l’aide de son frère le premier système de stimulation cardiaque par l’électricité. Celui-ci était composé d’une aiguille métallique plantée dans le cœur qui reliait celui-ci à un générateur de courant alternatif. Celui-ci fonctionnait à l’aide de l’action d’une manivelle qui activait le générateur appelé pile magnéto. Hyman testa son invention sur plusieurs animaux ainsi que sur au moins un patient humain avec succès. Toutefois, son invention ne fut jamais produite en série, faute d’utilité. En effet, même si il était possible de réanimer grâce à la machine des personnes évanouis ou noyés, celle-ci était trop encombrante pour avoir une réelle utilité pour une personne ayant un cœur faible. Les médecins américains écrivirent même dans une revue scientifique un article expliquant que l’idée du simulateur cardiaque n’aboutirait jamais, faute de moyens technologiques suffisants et à cause de la peur du public pour le traitement par l’électricité. Toutefois, il semble aujourd’hui qu’Albert Hyman ne soit pas l’inventeur du dispositif médical : en effet, cinq ans plus tôt en 1926 un docteur Australien du nom de Mark C Lidwell utilisa un appareil de son invention pour réanimer un nouveau-né. Hyman aurait simplement reprit le concept de Lidwell (qui ne l’avait pas breveté), en lui donnant le nom de stimulateur cardiaque.

 

Les travaux de Hyman furent continués par le canadien John Hopps en 1941 alors que celui-ci étudiait les effets du chauffage à haute fréquence sur l'hypothermie. Il se rendit compte que lorsque que le cœur s'arrêtait de battre suite à une brutale chute de température, il pouvait être artificiellement redémarré en utilisant une stimulation mécanique ou électrique pour le faire battre. En 1949, ces travaux ont permis de développer le premier défibrillateur cardiaque, utilisé par Hopps afin de relancer les battements du cœur d'un chien. Cette invention l’amena à créer neuf ans plus tard un stimulateur cardiaque, mais celui-ci aura le même inconvénient que celui créé par Hyman : trop encombrant donc intransportable.

 

Il faudra attendre 1958 pour que le premier pacemaker soit commercialisé par la société Siemens. Le pacemaker évoluera encore beaucoup jusqu’à notre époque et évolue encore.

Figure 11: Luigi Galvani

Figure 13 : Application d'un courant électrique au corps humain

Figure 14: Le Dispositif De Hyman
Figure 15: John Hopps
Figure 16: Evolution Du Pacemaker Depuis 1958

© 2015 TPE par Julien VACHEROT, Angela EL KASSIS, Inès ATEK et Eva REVNIC

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